LE
BOUDDHISME
Originaire de l'Inde, le bouddhisme a pris au Japon une
forme tout à fait particulière qui le caractérise encore
aujourd'hui. Il conserve des éléments disparus,
depuis longtemps, dans les autres régions où cette religion
s'est implantée ( Chine, Corée, Viet-nam ).
Arrivé en 532 au
Japon, le bouddhisme va vite se heurter au Shintoïsme,
religion dominante, et son clergé soutenu par de puissants
clans familiaux, notamment les Nakatomi. Mais, soutenu
par la Cour et le clan des Soga, le Bouddhisme finit
par devenir la religion d'État du Japon en 587
promulguée par décret par le Prince Shôtoku.
Dés lors, le Bouddhisme
va connaître un essor très rapide. Réservé jusque là à
la noblesse de cour, il ne tarde pas à se répandre dans le
peuple. Toute une nation va alors glorifier cette nouvelle
croyance. Les temples sont construits par centaines. Tous les artistes,
peintres ou sculpteurs, mettent leurs talents au service des
prêtres afin de décorer les temples.
Par un syncrétisme
surprenant, les deux religions du Japon, Shintô et
Bouddhisme, vont alors commencer à se mélanger, échangeant
des divinités ou des croyances dans un creuset religieux
unique. Ce bouddhisme national, mélangeant religion et
culture local va vite devenir celui des sectes. Les plus célèbres
furent Kegon, Shingon ou Jôdo.
Mais la particularité
la plus étonnante du bouddhisme Japonais fut l'apparition du Zen.
La secte Rinzaï puis Nichiren furent les plus
connues, chacune proposant sa doctrine pour atteindre le
salut.
En 1868, l'ère
Meiji soucieuse de restaurer un élan national pour se hisser
au rang des grandes nations remit le shintô à l'honneur. Ce
dernier prit alors ses distances par rapport au bouddhisme. Néanmoins
celui-ci reste extrêmement vivace dans le japon
d'aujourd'hui. Une branche de cette religion, la Sokka
Gakkai, joue même un rôle important dans la politique
actuelle du Japon.
LES
DIVINITES
Il est parfois un peu difficile
parfois de comprendre toutes les subtilités des divinités
bouddhistes Japonaises. Chacune d'entre elle se définit par
le stade qu'elle a atteint vers l' "Illumination
Parfaite".
Tout en haut, se trouve Bouddha,
être parfait, qui a atteint la Vérité Pure et ainsi est libéré
des réincarnations successives et des douleurs humaines. Il a
ainsi atteint le Nirvâna, but de tout fervent
bouddhiste. Les plus grandes statues des temples lui sont
consacrées ( Nara, Kamakura...). La position des
mains, ainsi que celle des jambes de ces statues, indique le
degré de sagesse atteint par le Bouddha ( Gômaza, Kissôza,
Hankafuza ).
Les Bosastu (
Bodhisattva en sanskrit ) sont des êtres d'exception,
parvenus à l"Illumination Parfaite" , mais qui ont
renoncé à l'état de Bouddha afin de rester près des hommes
par compassion, et pour les aider à trouver la
"Voie". Les plus connus sont Kannon ( déesse
de la compassion ), Jizô ( protecteur des voyageurs et
des enfants ), Monju ( dieu de la jeunesse et de
l'intelligence ) et Miroku ( Dieu du ciel ).
Enfin, le Myô-ô
est un envoyé de Bouddha sur terre. Sa mission est de
combattre le mal. Il est donc souvent représenté sous une
forme menaçante, avec plusieurs bras ou plusieurs têtes.
LES
SANCTUAIRES
La plupart des temples bouddhiques sont bâtis selon un ordre
immuable. La porte est souvent majestueuse et abrite parfois
une paire de Niô ( gardiens menaçants repoussant les
forces du mal ). On rentre ensuite dans une enceinte close où
se trouvent 3 sortes de bâtiments distincts :
- Le Kondô ou Hondô
( Salle Principale ) : c'est le coeur du temple. Les statues
et les images du Bouddha sont conservées ici. C'est le lieu
de prière des fidèles et des moines qui rendent leur culte
dans cette immense salle où se trouve l'autel du temple.
- Le Kôdô (
Salle des Ecritures ) : C'est le bâtiment où sont conservées
et lues les Ecritures. C'est le lieu privilégié des
moines bouddhistes qui y effectuent, loin des fidèles, leur
devoir monacal, comme la méditation.
- Le Gojû no Tô
( Pagode à 5 étages ) : Symbole de la foie bouddhique, elle
contient les reliques que l'on dit être les restes du
Bouddha. Ses 5 étages représentent les 5 éléments de la
vie ( le Ciel, le Vent, le Feu, l'Eau et la Terre )
LA
PRATIQUE
Elle a beaucoup évolué selon les périodes et surtout selon
les sectes ( 56 au Japon aujourd'hui ). Chacune d'entre
elles a imposé une doctrine spécifique à ses fidèles, et
donc une pratique différente. Mais ce sont surtout les moines
qui connaissent ces différences, l'ensemble des fidèles s'en
tenant à un cérémonial très simplifié.
Le culte principal est
la fréquentation régulière du temple et une courte prière
dans le Hondô, accompagnée généralement de
l'offrande d'un bâton d'encens brûlé. Des cérémonies
existent néanmoins, réunissant de nombreux fidèles autour
de la lecture des Ecritures par un prêtre. Des événements
de la vie, notamment la mort, sont l'occasion de prières
nombreuses au domicile des fidèles par des prêtres.
Enfin, la secte Zen
prône la méditation en position assise ( Zazen) pur
atteindre l'état d'éveil ( Satori ) à la "vérité
de toute chose" . Cet enseignement est pratiqué dans les
temples principalement par les moines, en raison de nécessaire
résistance physique du pratiquant.